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01 marzo 2023

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Foi et Joie, une réponse aux besoins humains en Afrique

Alfred Kiteso S.J.

Directeur Foi et Joie République démocratique du Congo


L’Église est présente au milieu des joies et des peines de l’humanité. Son rôle prépondérant a toujours été d’apporter, tant soit peu, l’espérance aux nations et, de façon plus explicite, au peuple de Dieu. Dans la Constitution pastorale Gaudium et Spes, le concile Vatican II rappelle ce lien indissociable entre l’Église et l’humanité : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur » (Gaudium et Spes, n° 1).

 

L’affirmation des pères conciliaires évoque l’obligation qu’il y a à accorder une attention soutenue aux pauvres. Cet impératif découle sans équivoque de la mission libératrice de Jésus-Christ lui-même (Lc 4, 18-19). Pour Lê Thành Khôi : « Vatican II (1962-1965) a entraîné un tournant dans la réflexion de l’Eglise dans le Tiers Monde et vis-à-vis de lui. Pour les évêques progressistes, l’Eglise doit être solidaire des pauvres et des exploités pour lesquels il faut exiger non une intégration par l’éducation officielle, mais une formation qui les rende capables de se développer et d’anticiper un autre type de société » (Lê Thành Khôi, 1991, p. 65).

 

En Afrique, l’Eglise ne lésine sur aucun moyen pour affronter les défis liés au respect de la personne humaine dont la question de l’accès à l’éducation intégrale de qualité, soulevée par Lê Thành Khôi. Grâce aux structures sociales mises en place par des Congrégations religieuses, par exemple, des milliers d’Africains retrouvent l’espoir en un lendemain radieux et deviennent des sujets autonomes. Ce que fait la Compagnie de Jésus par l’entremise de Fe y Alegría au Tchad, à Madagascar, en République démocratique du Congo, en Guinée Conakry, au Kenya et en Angola, en dit plus.

 

En effet, l’action de Fe y Alegria en Afrique est la manifestation de la volonté de la Compagnie de Jésus à être proche des pauvres et, par ricochet, à intégrer explicitement dans sa mission, les Préférences Apostoliques Universelles. Il s’agit de répondre aux problèmes qui relèvent de l’éducation et minent la vie des enfants, des jeunes et des adultes ; sans tenir compte de leur religion, de leurs origines et de leur race. Cette vision plus globale de l’humanité est sans doute l’expression évangélique la mieux adaptée à notre temps, qui exige plus d’actes que de paroles ; plus de présence active que des discours oiseux.

 

Deux approches se dégagent et se consolident. D’une part, Fe y Alegria s’investit dans l’approche holistique de l’éducation, en intégrant les trois formes éducatives (formelle, non formelle et informelle) dans son action. D’autre part, Fe y Alegría offre à l’Eglise un terrain idéal pour la promotion du dialogue interreligieux (notamment au Tchad et en Guinée Conakry). Ces deux piliers sont intimement liés et permettent à Fe y Alegría de s’inscrire dans la droite ligne de la doctrine sociale prônée par l’Eglise catholique dans la foulée du concile Vatican II, et ils font de Fe y Alegria un vrai instrument de défense des droits humains.

 

Le pape Benoît reconnait dans Africae Munus que « les écoles catholiques sont des précieux instruments pour apprendre à tisser dans la société, dès l’enfance, des liens de paix et d’harmonie par l’éducation aux valeurs africaines assumées par celles de l’Evangile » (Africae Munus, n° 134). Fe y Alegria construit et équipe des écoles (primaires et secondaires) dans des contrées les plus reculées d’Afrique, organise des sessions de renforcement des capacités des acteurs éducatifs (Directeurs, Enseignants et Parents), offre aux jeunes désœuvrés des programmes de formation professionnelle et crée des espaces de dialogue pour accompagner les jeunes. En outre, un programme d’alphabétisation radiophonique pour adultes est développé avec l’appui de Radio ECCA des Îles Canaries.

 

Au Tchad et en Guinée, le cadre interreligieux mis en place par l’Eglise prouve à suffisance que la lutte contre la pauvreté et la déshumanisation exige que l’on tienne compte des facteurs sociaux immédiats, qui déterminent la teneur du travail de terrain. L’apport de Fe y Alegria est dignes d’éloges, car elle y déploie une action de grande envergure comme réponse évangélique au cri de détresse des oubliés. En effet, les structures de Fe y Alegria accueillent des milliers d’enfants issus des familles musulmanes. Il y a toujours un effort à faire pour convaincre les parents à laisser leurs enfants fréquenter les écoles classiques, proposées par l’Eglise.

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