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17 marzo 2022

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Foi et Joie Tchad : une réponse à la situation d’urgence en éducation

16 mars 2022

 

 

Tsayem Dongmo Saturnin, sj

 

 

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C’est en réponse à l’urgence en éducation, au fait que le droit à l’éducation était en souffrance, que les premiers Jésuites avaient créé Foi et Joie au Tchad depuis 2007, sous le nom Imân wa Farah, en arabe local. Le Tchad était ainsi le 1er pays africain à rejoindre ce mouvement d’éducation populaire qui totalise aujourd’hui 67 ans existence.

 

 

Aujourd’hui encore, c’est toujours dans cette mouvance d’urgence que Foi et Joie Tchad continue ses activités éducatives en faveur de la jeunesse tchadienne. En effet, commencé avec un réseau de 03 écoles primaires (Baiwangué, Dougoul et Bardangal), Foi et Joie Tchad s’est progressivement étendue dans plusieurs autres communautés. A ce jour, Foi et Joie Tchad appuie 34 préscolaires, 34 écoles primaires, 02 collèges et 01 lycée communautaire dans la province du Guéra. Foi et Joie Tchad a aussi ouvert à N’djamena, depuis 2014, un Centre de Formation Technique et Professionnelle pour offrir aux jeunes démunis et en déperdition scolaire des formations en hôtellerie-restauration, en électricité bâtiment, en mécanique automobile et moto, en froid et climatisation et en couture, etc.

 

 

Dans la province du Guéra, Foi et Joie Tchad intervient dans un contexte où les écoles créées et prises en charge par l’Etat sont insuffisantes et essentiellement situées dans les centres urbains et les grandes bourgades. Aussi les besoins éducatifs dans les communautés locales sont largement insatisfaits avec une dégradation constante du niveau scolaire des élèves. Un état de fait aggravé par l’insuffisance du personnel enseignant qualifié, par l’insuffisance des structures d’accueil et par une faible couverture des besoins de communautés en écoles. A cela s’ajoute le manque d’encadrement pédagogique des enseignants, l’insuffisance du matériel didactique et pédagogique, et le payement irrégulier des salaires des enseignants et maîtres communautaires.

 

 

Depuis son implantation au Tchad, grâce à l’appui financier de ses partenaires (Entreculturas, Alboan, Misereor, Magi, etc.), Foi et Joie travaille sans relâche pour améliorer la qualité et les conditions d’apprentissage des élèves dans les écoles communautaires de ses réseaux. Cette mission est motivée une vision : Foi et Joie Tchad a pour vision la formation intégrale de toutes les personnes marginalisées et veux faire d’elles des leaders responsables dans la société pour un Tchad plus juste, fraternel et solidaire d’une part, et d’autre part, l’accompagnement des communautés et des parents d’élèves à s’impliquer dans la formation des enfants, de sorte que l’école et la communauté jouent un rôle de complémentarité. Pour faire de cette vision une réalité, Foi et Joie Tchad entreprend depuis son implémentation dans le Guéra des actions concrètes, notamment la construction des infrastructures scolaires adéquates, le renforcement des capacités des acteurs éducatifs et de l’accompagnement des Associations des parents d’élèves dans la gestion, la prise en charge des écoles communautaires et dans le suivi de leurs enfants.

 

 

L’exécution du programme de Foi et Joie Tchad a permis à ce jour d’obtenir plusieurs changements dans la vie des populations bénéficiaires. Les changements obtenus sont multiples et multiformes. Les plus tangibles se résument comme suit :

 

 

1- La prise de conscience des parents (hommes et femmes) sur l’importance de l’éducation de leurs enfants, en particulier les filles. Bien qu’il y ait encore des réticences çà et là, on constate aussi une forte mobilisation des parents pour envoyer leurs enfants à l’école. Les communautés s’organisent pour assurer l’éducation de leurs enfants en mettant en place les structures d’accueil provisoires constituées des hangars en végétaux, le recrutement et le paiement des salaires des maîtres communautaires issus du milieu. Malgré le manque de moyen financier, les parents d’élèves arrivent parfois à couvrir les frais inhérents aux enseignants et aux matériels didactiques tels que la craie, les cahiers, les stylos, etc.

 

 

2- L’amélioration de la qualité de l’enseignement dans les écoles des réseaux Foi et Joie Tchad. Le renforcement des capacités des enseignants (préscolaire, primaire et secondaire) est considéré comme acteurs essentiel de l’avènement de l’éducation de qualité recherchée par Foi et Joie Tchad. La formation des enseignants a été déterminante dans le dispositif mis en place pour offrir une éducation de la qualité. Une pédagogie participative a été apprise et donne de meilleurs résultats. Les enseignants des écoles de réseaux Foi et Joie Tchad se disent d’ailleurs fiers de l’encadrement reçu. Ils arrivent à maîtriser la tenue de salle de classes à travers les suivis mensuels, les inspections pédagogiques, la dotation en matériels et fournitures didactiques, ainsi que des livres. Les directeurs pour leur part assurent convenablement la gestion administrative des écoles communautaires. Le taux de réussite des élèves aux concours d’entrée au collège par test et au Brevet d’Etude Fondamentale du Tchad a convaincu les parents d’élèves de l’approche participative et inclusive de Foi et Joie.

 

 

3- Les élèves reçoivent un encadrement de qualité qui leur confère une meilleure position par rapport aux élèves des écoles non soutenues par Foi et Joie Tchad. Les effectifs des élèves dans les salles de classes sont soutenables, même s’il faut encore davantage des infrastructures. Les conditions d’étude sont favorables pour la plupart des écoles à travers des salles de classe bien construites et la réalisation des latrines et les forages d’eau potable. Les élèves ne sont pas détachés de leur milieu de vie. Dans la foulée, des valeurs hygiéniques, de respect de l’environnement et la gestion pacifique de conflits sont inculquées aux enfants. Ces derniers les répercutent automatiquement à leurs parents. En somme, l’encadrement participatif opéré par Foi et Joie Tchad a contribué à répondre aux besoins des groupes cibles.

 

 

4- Dans un contexte où la femme est méprisée et méconnue, l’émancipation des femmes par leur responsabilisation dans la couverture des frais de fonctionnement des écoles et leur participation aux décisions concernant l’école et la vie de leur communauté est en marche. Les parents d’élèves, et plus particulièrement des femmes, sont capables de générer des ressources pour payer les enseignants sans difficultés grâce aux subventions reçus de Foi et Joie pour les Activités Génératrices de Revenus (AGR) et grâce aux produits de champs communautaires et à la vente de l’eau de forages construits par Foi et Joie Tchad. Les hommes et les femmes ont appris à s’organiser et à travailler ensemble pour le bon fonctionnement des écoles.

 

 

A ce jour, malgré ces avancées, l’amélioration de la qualité et des conditions d’apprentissage des élèves demeurent des principaux défis dans le système éducatif tchadien en général, et plus particulièrement dans les communautés locales du Guéra et positionne l’intervention de Foi et Joie Tchad toujours dans une situation d’urgence vis-à-vis de l’éducation. Et comme jésuite, je peux noter avec satisfaction que notre travail répond bien aux préférences apostoliques de la Compagnie de Jésus ; et plus spécifiquement marcher aux côtés des pauvres et les accompagner dans la création d’un avenir porteur d’espérance.

 

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